Marie-Christine Terroni : "Gagner tous les matchs à notre portée"

Un an après la fusion du Paris FC et du club de Juvisy et quelques jours avant le choc face au Paris Saint-Germain (dimanche, à 15 heures), Marie-Christine Terroni, présidente de la section féminine, dresse le bilan de ces premiers mois. Elle revient également sur cette nouvelle saison pleine de promesses notamment marquée par l’arrivée de trois joueuses étrangères. Interview.

Marie-Christine, nous voilà lancés dans une nouvelle saison, un an après la fusion entre le Paris FC et Juvisy. La première chose frappante quand on débute cet exercice 2018-2019, c’est la venue de trois nouvelles joueuses étrangères (Michaela Abam, Eseaosa Aigbogun et Linda Sallstrom) dans un effectif exclusivement français avant cela. Pourquoi ce choix ?

« Premièrement, je suis très heureuse d’accueillir ces trois joueuses au Paris FC. Je les voulais absolument. Pourquoi ? Tout d’abord, parce que les footballeuses étrangères amènent un rayonnement complètement différent. Une ouverture d’esprit. Nos joueuses avaient besoin d’avoir des joueuses étrangères pour « modeler » différemment. Quand une fille arrive d’un autre pays, elle emmène sa culture et sa façon de vivre dans son sac. J’avais besoin de voir cela dans l’équipe.

Tu as tout de suite vu que les étrangères s’intégraient ?

Dès cet été, quand elles étaient en stage. Comme les nouvelles ne parlaient pas français, l’équipe déjà en place, les joueuses qui sont là depuis un certain temps n’ont pas hésité à leur venir en aide. Donc nous avions une communication de base avec trois nouvelles joueuses étrangères et toutes les françaises qui prenaient plaisir à échanger. C’est une dynamique différente de la saison dernière.

Pourquoi la dynamique de la saison dernière était différente ?

Parce qu’au moment de la fusion, nous souhaitions stabiliser l’effectif. Donc garder le noyau dur. Mais dès cette saison, il fallait faire autrement. Et ça, Pierre Dréossi l’a très bien compris. Il me l’a dit. Il fallait trouver un autre dynamisme. Avec l’équipe première, c’était compliqué car nous avions déjà une base, un panel de travail de formation. Nous avons quand même réussi à garder nos éléments les plus importants. Mais il fallait redynamiser l’équipe, et les étrangères, pour ça, elles sont formidables. Qui plus est, ce sont trois très bonnes joueuses.

Justement, peux-tu nous parler de ces trois joueuses ?

Pour commencer, Michaela. Je ne m’attendais pas du tout à ce genre de personnage. Dès qu’elle est arrivée, elle a embaumé le vestiaire de son sourire. Et puis, elle est très athlétique, très affutée. C’est vrai que c’est toujours compliqué d’aller chercher des joueuses étrangères. Notamment avec la peur de se tromper. Mais clairement, quand nous avons vu des vidéos d’elle, on nous a tout de suite confirmer qu’il fallait foncer.
Linda, c’est un peu la cerise sur le gâteau. Nous n’avons pas besoin de parler de son expérience qui n’est plus à prouver. Il était important aussi pour les jeunes joueuses en place dans le club de regarder ce qu’il se passe aussi ailleurs qu’en France. Linda va apporter toute son expérience et son sens but.
Et Eseosa, une jeune joueuse aussi qui peut apporter offensivement comme défensivement. Un style de jeu différent mais il y a une vraie base de travail avec elle.
Ce mercato estival est une réussite. C’est un travail d’équipe avant tout. Claude Deville-Cavellin, le vice-président de la section féminine, a largement contribué à l’acquisition de ces superbes recrues.

 

« Si on doit battre un PSG ou un Lyon, et bien faisons-le ! »

Exporter le Paris FC à l’international, mais il y a aussi le point de vue formation. Une clé très importante aux yeux de tous les dirigeants du club. Qu’attends-tu de ces quelques jeunes (U19) qui ont intégré le groupe pro cette saison ?

Le Paris FC est un club formateur. Le centre qui va naître à Orly en est la plus belle des preuves. On a un noyau très intéressant de jeunes joueuses. On a pu le voir la saison dernière avec Mathilde Bourdieu, qui, cette saison, démarre avec la A. Et c’est la logique. De les intégrer au groupe leur permette justement de grandir aux côtés de joueuses confirmées. Souvent, dans les équipes jeunes, on sait bien, nous, dirigeants, que certaines pépites ne le seront pas à l’avenir. À elles justement de tout faire pour le devenir. Nous, on leur donne tout pour réussir.

Pour revenir sur les résultats, la saison dernière, le Paris FC a terminé au pied du podium. Est-ce une déception ?

Oui et non. Oui, c’est une déception, car en décembre, nous avons eu une période très compliquée. Nous n’avons pas tiré la corde dans le même sens. On peut avoir la meilleure équipe sur le papier mais ne pas être prêts mentalement. Avant le match contre Guingamp (victoire 2-0), j’ai dit aux filles : « Il faut gagner. Il faut être un rouleau compresseur et tirer toutes et tous dans le même sens ». Ce n’est pas contre le PSG ou contre Lyon qu’il faut obligatoirement gagner, même si ça serait une belle récompense. Nous devons remporter tous les autres matchs. Les matchs à notre portée, où nous sommes les favoris.

Pour cette saison, justement, quelles sont tes attentes ?

Ce que je souhaiterai, comme je l’ai dit avant, gagner les matchs que nous devons gagner. Pour elles, bien évidemment, mais aussi pour notre Président, Pierre Ferracci qui croit beaucoup en la section féminine, et pour le travail des bénévoles quelque part de tout un club. J’ai surtout envie de voir une belle équipe, qui joue au foot. Si on doit battre un PSG ou un Lyon, et bien on le fera mais le plus important c’est de récupérer le plus de points lors des rencontres à notre portée ! Plusieurs équipes se sont renforcées, comme Fleury ou Bordeaux. Face à ces adversaires, je veux que les choses soient bien faites. Et ce, toute la saison en commençant dimanche… par le Paris Saint-Germain !