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Sandrine Soubeyrand : "Je me sens chez moi au Paris FC"

Quelques mois après son arrivée dans le club de la capitale, l’entraîneure de l’équipe féminine Sandrine Soubeyrand s’est entretenue longuement à notre micro. Elle est revenue sur les performances de son groupe, la formation mais aussi la cohabitation avec le staff et les joueurs de Ligue 2 à Orly.

Sandrine, depuis le début de l’année 2019, les résultats sont en progrès. Deux victoires et une défaite en championnat, trois victoires en Coupe. Qu’en pensez-vous ?

Par rapport à la fin 2018, les résultats sont beaucoup plus positifs. Je retiens le nombre de points en championnat, 6 sur 9 possibles. Même contre Lyon, nous avons réussi à leur poser quelques soucis dans le jeu. La Coupe, ce n’est que du positif. Elle nous permet en plus de rester sur un bon rythme de compétition. Concernant l’effectif, j’ai fait appel à certaines joueuses qui n’avaient pas encore eu beaucoup de temps de jeu, et elles ont répondu présents. Je suis satisfaite de l’ensemble du groupe.

Justement, plusieurs joueuses ont su s’illustrer dès que vous avez fait appel à elles. Ce genre de comportement est bénéfique pour tout un groupe…

Avec le nombre de blessures, de suspensions, on se rend compte, durant la saison, que nous ne sommes jamais trop dans un groupe. Les joueuses ont été performantes. Je pense à Marina (Makanza), Alice (Benoit) et même Sophie (Vaysse)… Elles ont toutes su répondre présentes quand j’ai fait appel à elles. Même à l’entraînement, l’ensemble du groupe répond favorablement et avec entrain à tous les différents exercices proposés. C’est donc un juste retour de voir de nombreuses joueuses performer sur le terrain. On voit aussi qu’au quotidien, personne n’est un titulaire indiscutable. En tout cas, je fais en sorte d’aligner l’équipe la plus compétitive avant chaque match. J’ai confiance en l’ensemble du groupe et elles le savent.

Un seul mouvement cet hiver lors du mercato, l’arrivée de Rebecca Quinn. Comment jugez-vous son adaptation ?

C’est une joueuse internationale que je souhaitais. Son poste de prédilection est milieu défensive, mais on s’est rapidement rendu compte que nous avions besoin d’elle en défense centrale à la vue des nombreuses absences. Elle s’est très vite adaptée. Elle s’était préparée à venir depuis de nombreuses semaines avant son arrivée définitive au Paris FC. Elle est entourée de quelques joueuses étrangères parlant anglais mais aussi certaines françaises qui parlent très bien anglais donc elle est déjà bien dans le groupe. Elle commence à parler le français et comprend de nombreuses choses. Je suis contente de sa venue et de l’efficacité des dirigeants du club pour son arrivée. Elle apporte sa maturité à un groupe jeune.

« Je suis avant tout une formatrice »

Depuis votre arrivée au club, vous n’hésitez pas à faire appel aux jeunes pousses du club…

C’est dans la logique des choses. L’ADN du club est la formation. Quand on regarde les parcours d’Elisa de Almeida, d’Annaïg Butel, les jeunes ont leur place dans le projet Paris FC. Caroline (Pimentel), Mélanie (Carvalho), Lou (Bénard) et plus récemment Oriane (Jean-François) sont toutes très jeunes. Je n’ai aucun souci de les prendre dans le groupe professionnel. On est toujours plus indulgent avec les jeunes et plus strictes avec les expérimentées, mais je considère que si je les prends avec moi à l’entraînement, c’est qu’elles ont le niveau. Je suis avant tout une éducatrice et une formatrice.

Cette ADN formatrice peut-elle permettre sur la durée de concurrencer les grandes écuries du football féminin ?

Des clubs comme le PSG ou Lyon forment également. Nous, pour exister, nous avons besoin de former des jeunes talents. C’est une évidence. Pour la bonne santé d’un club de D1, la formation est nécessaire. Recruter des joueuses « extérieures » doit apporter une plus-value. Donc la formation reste une pièce maîtresse dans le puzzle.

Retour aux terrains… Ce dimanche, le Paris FC affronte Lille en demi-finale de la Coupe de France. Comment abordez-vous cette rencontre ?

À travers la coupe, nous pouvons vivre une belle aventure. J’ai dit aux joueuses que je voulais nous voir le 8 mai (jour de la finale) sur le terrain. Je ne me projette pas car il y a d’abord cette demi-finale qui sera sans nul doute très compliquée. Nous pouvons terminer en beauté notre saison avec une finale de coupe et une troisième place en championnat, alors il faudra s’en donner les moyens. Nous devons prouver que nous pouvons imposer notre jeu contre une équipe qui nous a posés des soucis en championnat.

Justement… Le Paris FC n’a empoché qu’un point en championnat face à Lille (un nul à domicile 0-0 et une défaite 1-2 dans le Nord)…

Avec le PSG et Lyon, Lille est l’équipe contre laquelle nous n’avons pas su s’imposer. Depuis la défaite en décembre, nous avons changé pas mal de choses sur le terrain. Il faudra être très sérieuses. Le match sera compliqué. À nous de montrer que nous avons les qualités pour aller accrocher une finale de coupe.

« Il y a une vraie synergie au Paris FC »

Depuis septembre, les féminines s’entraînent au nouveau centre du Paris FC. Elles ont été rejointes par l’équipe et le staff de Ligue 2. Comment se passe la cohabitation ?

Très bien. C’est génial à vrai dire. On croise très souvent le staff et les joueurs. Il y a un véritable échange. Lors du repas du club en janvier dernier, j’ai pu longuement échanger avec Mecha Bazdarevic. On parle de l’actualité du club, de pleins de choses. Stéphane Gilli (l’entraîneur adjoint, ndlr) est venu lors de notre match face à Lyon, il est revenu vers moi pour me parler de la rencontre, comment lui a appréhendé les différents faits de jeu. Et vice-versa. Je vais voir les garçons jouer à Charléty et nous parlons football. Tout cela crée une vraie synergie dans le club.

C’est assez valorisant pour la section féminine d’être prise au sérieux…

Bien évidemment. Je me sens bien et je pense que les joueuses et notre staff se sentent bien. Nous sommes prises au sérieux au sein du club. Nous sommes tous sur les mêmes rails avec chacun ses soucis et nous savons que les problématiques de la section masculine ne sont pas les mêmes que les nôtres. Mais tous ces échanges, tous ces contacts nous permettent de nous sentir dans une même famille.

Vous allez souvent à Charléty voir les matchs de Ligue 2. Qu’avez-vous pensé de la victoire des Parisiens face au RC Lens ?

Pour moi, c’est l’une des plus belles performances que j’ai pu voir à Charléty. Tous les joueurs jouent les uns pour les autres, on sent que le groupe est dans une belle dynamique.

Que souhaitez-vous aux joueurs et au staff en fin de saison ?

(Rires) Je pense que tout le monde souhaite la même chose… Et c’est logique. Maintenant au point de vue comptable, accrocher la deuxième place me paraît compliqué. Mais la troisième ou la quatrième, c’est largement à leur portée. Ensuite, il y a les barrages… Personne ne sait ce qu’il se passera en fin de saison. Lors du repas du club, avec Mecha Bazdarevic, nous parlions justement de la fin de saison. Si le club est en pleine transformation, personne ne peut refuser une montée en Ligue 1…