Thomas Delaine : « Le club qui m’a fait découvrir le monde professionnel »
Arrivé en toute discrétion d’Arras (N2) en 2017, Thomas Delaine n’a pas mis longtemps à se faire un nom. Le défenseur latéral gauche a montré toute l’étendue de son talent au Paris FC avant de rejoindre le FC Metz où il y évolue désormais. Nous sommes revenus avec lui sur son passage dans la capitale.
Thomas, que représente pour toi le Paris FC ?
Le Paris FC est le club qui m’a fait découvrir le monde professionnel. Même si je n’y suis resté qu’un an et quelques mois, mon passage au club a été hyper fort. J’ai vraiment eu du mal à quitter tout le monde car je m’y sentais super bien ! J’ai eu la même sensation qu’en quittant Arras. Le groupe que l’on a créé, où l’on s’appelait la Team Poulet, était fort. C’est assez rare de vivre ça dans un club professionnel. Et puis au-delà du plan humain, tout s’est bien passé pour moi sur le plan sportif car j’ai pu découvrir le monde professionnel et aller voir ensuite plus haut. Je ne peux qu’être reconnaissant envers le club.
Te souviens-tu des premiers contacts avec le Paris FC ?
Je m’en souviens comme si c’était hier ! Pierre Dréossi m’avait appelé et l’on s’était rencontré dans un hôtel à Arras pour qu’il essaie de me convaincre. Au début je n’étais pas hyper chaud car j’avais peur de tout quitter. Ma compagne et moi étions en CDI et on attendait un enfant. Venir au Paris FC était donc un grand changement, une prise de risque. Et puis après plusieurs jours il a réussi à me convaincre. Je n’étais pas hyper serein en signant mais mon choix s’est avéré payant par la suite.
Est-il vrai que tu es venu en repérage ?
Oui car je voulais voir où l’on mettait les pieds. Nous avions repéré, avec ma compagne, une maison qui nous plaisait et on est allé la visiter avant de signer mon contrat. On voulait voir si on s’y sentait bien. A partir du moment où on pouvait se projeter il n’y avait plus de blocage.
Et puis tu as essayé de venir voir le centre d’entrainement…
Oui je suis allé à Choisy, là où s’entraînait le Paris FC. Je n’avais rien dit à personne car je voulais me faire mon propre avis. J’y suis allé un dimanche mais tout était fermé. (rires) Je n’ai pas vu grand chose mais j’ai tout de même noté que le cadre était plutôt sympa.
« On a fait la fête sur l’aire d’autoroute avec nos supporters »
Quel est ton plus beau souvenir au club ?
Il y en a beaucoup… (il réfléchit) J’en ai deux qui me viennent à l’esprit. Le premier est quand Idriss (Ech-Chergui) marque à la 90e à Nancy (0-1). C’était la fin de la phase aller et on marque un superbe but à la dernière minute ! On se retrouve alors 6e ex-æquo avec le 3e alors que tout le monde nous voyait descendre ! Et là dans le vestiaire on s’est lâché comme rarement ! On avait joué toutes les équipes et on se retrouvait en haut de classement en course pour la montée.
Et le deuxième souvenir c’était en fin de saison. Après le match nul à Clermont lors de la dernière journée, on a croisé tous les supporters qui étaient descendus à Clermont sur une aire de repos ! Et là, on a fait la fête avec nos supporters, ils sont montés dans le bus, on chantait, on dansait, on criait. On avait fini 8e mais tout le monde était content de se retrouver !
As-tu une anecdote sur le coach Fabien Mercadal ?
A une période il me faisait travailler les centres du faux pied (son pied droit, ndlr), et à ce moment-là il y a eu un match du PSG où Di Maria centre faux pied et cela donne un but car personne ne touche le ballon. Et là, franchement deux minutes plus tard, je reçois un sms du coach me disant : « Thomas, tu regardes le match ? C’est exactement ça qu’il faut que tu fasses ! Si tu centres comme ça, ça peut faire but ! » On était pourtant en journée de repos et j’étais tranquille chez moi, mais lui était à fond dans son travail ! Il était toujours en train de regarder ou parler foot.
Lorsque tu as rejoint le club, le Paris FC devait évoluer en National. Qu’as-tu ressenti lorsque tu as appris qu’il était repêché ?
En toute honnêteté, quand j’ai signé je ne savais même pas que l’on pouvait être repêché. Cela ne m’a même pas traversé l’esprit que j’allais peut être jouer en Ligue 2. Et quand j’ai appris que c’était possible je n’y croyais pas trop. Je ne me faisais pas trop d’illusions. Mais au fur et à mesure ça revenait avec insistance. Et puis lors du dernier match amical, cinq minutes avant le coup d’envoi, pas plus, Pierre Dréossi nous réunit et nous dit : « Surtout vous ne criez pas et ne faites pas de scène de joie mais ça y est on est en Ligue 2 ! » Intérieurement c’était un feu d’artifice ! Après on a joué le match mais je pense que personne n’avait la tête au match. La seule chose que l’on voulait était de voir de nos propres yeux pour être convaincu à 100%.
« Même mon père m’appelle parfois bip bip »
Samuel Yohou a une question pour toi : qui t’a surnommé bip bip (en référence au personnage de dessin animé, ndlr) ?
Je crois bien que c’est lui ! (rires) Et ensuite c’est resté. On ne m’appelait même plus Thomas mais bip bip. Et même dans ma famille c’est resté ! Mon père m’appelle parfois bip bip quand il m’envoie des messages. En plus j’aime bien donc ça ne me dérange pas (rires). Je trouve que c’est bien trouvé !
Nelson Lambeaux (kiné) a également une question pour toi : quel est ton pronostic pour le vainqueur du Tour de France ?
Il faut savoir qu’on parlait vélo avec Nelson et qu’on se faisait des paris ! Bon, vu la situation je ne sais pas dans quelles conditions les coureurs vont arriver au Tour de France mais j’ai un petit faible pour Quintana, donc j’espère de tout mon cœur que ce sera lui le vainqueur !