Girard
"Je passe beaucoup de temps dans mon jardin près de mes oliviers"
Confiné chez lui dans le Gard, René Girard a pris le temps de nous donner de ses nouvelles en répondant à notre appel ce jeudi midi. L'entraineur parisien nous raconte son quotidien et donne son point de vue sur la suite du championnat.

« Je passe beaucoup de temps dans mon jardin près de mes oliviers »

Confiné chez lui dans le Gard, René Girard a pris le temps de nous donner de ses nouvelles en répondant à notre appel ce jeudi midi. L’entraîneur parisien nous raconte son quotidien et donne son point de vue sur la suite du championnat.

René, on espère que vous allez bien. Pouvez-vous nous dire comment vous occupez vos journées ?

Je vais bien merci, ainsi que ma famille. C’est un premier point très important. Je me suis recentré sur des choses qui passent au second plan lorsque l’on est en activité. Je passe beaucoup de temps dans mon jardin, près de mes oliviers où j’étais moins présent ces derniers temps. J’essaie de m’occuper mais vous savez, à la campagne il y a toujours des choses à faire. Je profite de l’heure autorisée pour faire une toute petite balade près de chez moi aussi. Je lis un peu également. Et puis bien sûr il y a tout le travail réalisé pour le club et l’équipe.

Justement, pouvez-vous nous expliquer ce que vous pouvez faire ?

Nous avons donné un planning d’entretien aux joueurs. Mais c’est difficile pour plusieurs raisons. On ne peut pas faire ce que l’on souhaiterait faire, tous les joueurs n’ont pas les mêmes conditions de travail, entre ceux qui sont à la campagne et ceux qui sont dans un petit appartement. Et puis nous ne connaissons pas la date de reprise, donc c’est difficile d’établir un planning. J’ai pu faire le point avec chaque joueur afin d’évoquer cette période. Je leur ai dit que le plus important était de rester concentré. Selon moi, c’est ça le plus délicat. Cela ressemble à une coupure d’intersaison mais ça ne l’est pas. Il faut éviter un décrochage.

Vous restez en contact régulier avec eux ?

On leur a demandé d’être joignable et attentif aux informations que l’on peut leur transmettre. Après, cela ne sert à rien de les appeler matin, midi et soir. Si j’ai besoin j’appelle le joueur et je fais un point avec lui.

Cette période vous permet également de travailler sur le recrutement ?

Tout à fait. C’est vrai que d’habitude nous avons des gens qui s’en occupent pleinement et qui nous remontent les informations. Là, c’est sûrement le domaine où on a le plus de temps à y consacrer. En fonction de nos besoins pour la saison prochaine, on regarde des vidéos de joueurs.

Avez-vous pris le temps également de revoir des matchs ?

Oui on le fait également. On prend le temps de revenir sur des détails et observer les périodes où l’on a encaissé des buts, marqué, ou là où on était bien dans le jeu… On est toujours à la recherche d’informations. En fait, on est à juste titre coupé du monde sportif car tout s’est arrêté, mais avec les appareils numériques et les plateformes on est toujours plongé dedans.

Comment voyez-vous la suite ?

C’est compliqué de se projeter. Le plus gros problème est que nous n’avons pas de date fixe. Chacun imagine des scénarios mais il ne faut pas oublier que c’est le virus qui va dicter la reprise. On attendra le feu vert de l’Etat. Il y a beaucoup d’incertitudes, on regarde, on suit, on reste attentif, on établit 2-3 plans de reprise. Toujours est-il que je pense qu’il sera dur de se reconcentrer à la suite de cette coupure.

Que pensez-vous des différentes propositions liées à la suite du championnat ?

Tout le monde voit assez logiquement midi à sa porte. Chacun à sa vision des choses, mais moi je pense qu’il faut trouver la solution qui épargnera le maximum d’équipes. Il ne faut pas faire n’importe quoi. Il y a des gros enjeux économiques et des clubs risquent d’être en difficulté. C’est difficile de trouver une solution où tout le monde se trouve épargné et qui fasse plaisir à tout le monde, mais je suis favorable à une fin de championnat immédiate avec des montées mais aucune descente. Ma pensée est d’essayer de pénaliser le moins possible. Le football doit en sortir vainqueur. Mais au final, à l’heure actuelle ce n’est pas le plus important. J’ai une pensée pour tous les corps de métier qui sont touchés par cette crise. C’est quelque chose de terrible. Mais la santé est plus importante que tout. Prenez soin de vous et de vos proches.