Pierre Ferracci
"On va avoir de grosses difficultés à terminer le championnat"
Invité ce week-end de RMC Mobilisation Générale et interrogé par Le Parisien, le Président Pierre Ferracci s’est exprimé sur la suite de la saison 2019-2020. Il souhaite notamment que l’hypothèse d’un arrêt définitif soit étudiée de près.

« On va avoir de grosses difficultés à terminer le championnat »

Invité ce week-end de RMC Mobilisation Générale et interrogé par Le Parisien, le Président Pierre Ferracci s’est exprimé sur la suite de la saison 2019-2020. Il souhaite notamment que l’hypothèse d’un arrêt définitif soit étudiée de près.

Depuis l’arrêt du championnat, différentes hypothèses sur sa suite sont étudiées. Il y a quelques jours, Denis Le Saint, Président du Stade Brestois s’est positionné en faveur d’un arrêt définitif du championnat.

« La position de Denis Le Saint est respectable. J’ai vu que certains présidents considéraient que c’était une position égoïste, parce que Brest n’est pas encore sauvé et que le club a touché une bonne partie des droits de télévision. (…) Je trouve légitime qu’un certain nombre de présidents s’expriment sur des valeurs que je partage. »

« On a la sensation d’être écouté sans être entendu. Avec plusieurs présidents de l’UCPF (NDLR : le 2e syndicat des clubs après Première Ligue), on avait produit une contribution et une méthodologie de travail destinées au bureau de la Ligue de vendredi dernier mais, à l’arrivée, il n’en a pas fait cas. Beaucoup oublient qu’à côté de Lyon, l’OM ou le PSG, le foot français c’est aussi Chambly, Rodez, Le Mans ou le Paris FC… (…) On a défendu la position de Denis Le Saint car elle est beaucoup plus respectable que celle de certains administrateurs de la Ligue qui veulent reprendre dans un peu plus de 10 jours. On marche sur la tête. L’image du foot est assez détestable comme ça et ce n’est pas avec ce genre de position qu’elle va s’améliorer. »

Depuis plusieurs semaines, le football est à l’arrêt et difficile de savoir quand il pourra reprendre.

« Ce qui commande aujourd’hui, c’est le virus. La priorité est d’écouter les autorités politiques et sanitaires. Les présidents de clubs sont aussi des chefs d’entreprise. Ils sont responsables pénalement de la santé de leurs salariés, des personnes qui travaillent avec eux. Denis Le Saint a raison de mettre l’accent là-dessus. S’il ne veut pas mettre les joueurs et le staff en danger, il prendra ses responsabilités comme je prendrai les miennes. (…) Ceux qui sont au front n’ont pas besoin, demain, qu’on leur amène un peu plus de malades dans les hôpitaux qui sont déjà surchargés ».

Pierre Ferracci alerte sur le risque d’un retour à la compétition mal préparé. Il estime qu’une reprise des championnats pose de nombreux problèmes, aussi bien sanitaires qu’économiques. Selon lui, la perspective la plus préjudiciable serait de vouloir continuer à tout prix en fixant une date limite au 15 ou 30 juillet, ou même au 15 août, sans pour autant parvenir à la respecter.

« Mon hypothèse est qu’on va avoir de grosses difficultés à terminer le championnat, parce que le confinement ne va pas s’arrêter le 15 avril. Tout le monde le sait bien. (…) On souhaite que toutes les hypothèses soient sur la table. Certains nous disent, parce qu’ils n’ont pas assez bien réfléchi, que l’hypothèse économique la plus dangereuse est d’arrêter le championnat. (…) Il y a certes 218 millions d’euros en jeu de droits TV aujourd’hui. Mais il y en a cinq milliards pour les quatre ans à venir. Il faut traiter l’ensemble du sujet. »

« Contrairement à ce que pensent certains présidents, la pire des hypothèses sur le plan économique, ce n’est pas l’arrêt du championnat, c’est qu’ils retardent toujours plus la reprise, sans la moindre visibilité, et qu’au final ils n’arrivent quand même pas à reprendre, tout en ayant fracassé la saison suivante… Ce serait une catastrophe car on n’aura pas discuté avec Mediapro. »

Face à l’argument évoquant l’intérêt des clubs mal classés à vouloir tout stopper, Pierre Ferracci se veut très clair et intègre.

« Tout le monde souhaite qu’il continue, y compris les clubs en difficulté comme le Paris FC ou Brest parce qu’on tient à l’équité sportive. (…) Dans le club, tout le monde a envie de terminer le championnat. Un sportif a bien entendu envie d’aller jusqu’au bout. On est huitièmes sur la deuxième partie du championnat depuis que René Girard est là, donc on est assez confiants sur notre remontée » 

Enfin, Pierre Ferracci s’interroge sur la condition physique des joueurs

« Les joueurs vont être arrêtés plus d’un mois, soit beaucoup plus qu’une trêve estivale. S’il faut reprendre le championnat, on sait bien qu’il y a quelques semaines de préparation foncière à intégrer. Au début de la crise, les médecins disaient trois semaines d’arrêt, trois semaines de reprise, quatre semaines d’arrêt, quatre semaines de reprise. Maintenant, j’en entends certains disant qu’on peut remettre tout le monde d’aplomb en deux ou trois semaines. Écoutons là aussi la médecine du sport. »

Retrouvez l’intégralité de l’entretien en cliquant sur ce lien : RMC Sport

Retrouvez l’intégralité de l’article du Parisien : Le Parisien