Horlaville
Daniel Horlaville s'en est allé

C’est avec une grande tristesse que nous avons appris la disparition de Daniel Horlaville, dimanche dernier à l’âge de 73 ans.

Pour un grand nombre, il restera à tout jamais l’attaquant emblématique de l’US Quevilly, club amateur demi-finaliste de la Coupe de France en 1968, et le seul joueur amateur de l’après-guerre à connaître une sélection en équipe de France A. Mais Daniel Horlaville avait décidé de franchir un cap et de devenir pro en signant à Paris.

Après ses premiers pas de footeux dans le club de Oissel, sa ville de naissance (près de Rouen), Daniel Horlaville, né en 1945, rejoint l’USQ à 17 ans et intègre rapidement l’équipe première qui évolue dans le Championnat de France Amateur (D3/N1).  En juin 1971, à presque 26 ans, il décide de passer pro en signant à Paris.
Ouvrier, travaillant aux établissements Lozaï dont le patron était Gilbert Mille, également président de Quevilly, Daniel Horlaville n’envisageait pas de quitter la région : «J’étais bien à Quevilly, je jouais au foot, International Amateur, je ne me voyais pas partir, malgré les sollicitations de clubs pros, même si Quevilly était véritablement amateur. Quand on arrive à l’USQ, le père Mille disait : « Tu viens d’abord ici pour travailler. Tu vas te couper les cheveux et ensuite tu joues au foot ! ». Le père Mille était à l’entrée du stade. Il n’était pas question d’arriver à la bourre ! En déplacement, il fallait venir avec son costard et le lendemain des matches, petit déjeuner à 8 heures, pas 11, même si nous étions rentrés à 3 heures du matin ! Au bout de quelques semaines, on avait compris. Ce n’était pas le garde à vous… presque, mais c’était sympa quand même dès lors qu’on pouvait pratiquer le foot. Sans le foot je ne serai pas resté éternellement à l’usine. J’aurai fait un « casse » (rires) ! »(*)
Lorsque Gilbert Mille décède en février 1971 une page de l’USQ se tourne. Daniel Horlaville franchit le cap… « Si je quittais la Seine-Maritime, je ne souhaitais pas aller trop loin quand même. D’autre part, Gilbert Mille avait été en relation étroite avec Guy Crescent et Henri Patrelle. Par ailleurs, il était très copain avec Fernand Sastre, à l’époque Secrétaire général de la FFF (ndlr : trois hommes qui, avec Pierre-Etienne Guyot, furent à l’origine de la relance du football à Paris et de la création du Paris FC/PSGFC) ».(*)

Malgré sa grave blessure au genou, qui nécessitera plusieurs opérations, les dirigeants parisiens lui gardent leur confiance en dépit de son indisponibilité. Il n’en va pas de même pour ses premiers entraîneurs au PSGFC et au Paris FC, avant qu’Antoine Dalla Cieca ne le relance. D’abord en D3 avec la réserve du Paris FC qu’il dirige, puis en 1ère Division à partir de janvier 1973 lorsqu’Antoine Dalla Cieca est nommé entraîneur de l’équipe de D1. Dès lors le Parc des Princes pourra enfin découvrir et admirer la technique et le talent du n°10 Daniel Horlaville.

De son expérience parisienne, Daniel Horlaville gardera pourtant de bons souvenirs. « …même si on a eu des difficultés à se maintenir, même si il y avait des clans, ceux de Saint-Germain et les Autres. Cependant, j’étais bien. Je m’entraînais et je jouais au football. Cela me suffisait largement. Et puis j’aimais beaucoup jouer au Parc des Princes. Sur le plan humain, j’ai cotoyé des gens sympas… Patrelle, Crescent, et beaucoup de joueurs que je connaissais déjà avec les sélections, Guignedoux, Prost, Delhumeau, Guicci, Laurier, Hallet en Amateur, ou Djorkaeff, Rostagni, Floch, Bras avec France A. »(*)
Après la descente du Paris FC en D2 en mai 1974 et la disparition de la section pro, Daniel Horlaville rejoint le FC Rouen. Une belle aventure de quatre saisons à l’issue de laquelle il met un terme à sa carrière pro en mai 1978. De retour à Oissel, son club d’origine, il devient entraîneur-joueur puis entraîneur, avant d’en devenir l’un des Dirigeants et responsables techniques.

Le Paris FC présente ses plus sincères condoléances à sa famille et à ses proches.

Rédacteur Philippe Descottes

(*) Les citations sont extraites d’un entretien que Daniel Horlaville avait accordé en 2005 au « Petit Journal des Amis du Paris FC » n°45/n°46