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Felipe Saad : "Je suis très préoccupé par la situation de mes parents"
Préoccupé par la situation de ses parents, médecins au Brésil, Felipe Saad nous raconte son quotidien rythmé par les cours qu'il donne à son fils.

Felipe Saad : « Je suis très préoccupé par la situation de mes parents »

Préoccupé par la situation de ses parents, médecins au Brésil, Felipe Saad nous raconte son quotidien rythmé par les cours qu’il donne à son fils.

Felipe, comment vas-tu ?

Je vais bien merci. Je n’ai pas à me plaindre. Contrairement à beaucoup d’amis et plusieurs de mes coéquipiers qui sont dans des maisons, je suis dans un appartement sans jardin mais je le vis bien. C’est plus dur pour mon fils de 6 ans qui est très actif et qui n’est pas sorti une seule fois (rires). Je lui ai expliqué que c’était une période particulière et qu’il ne fallait prendre aucun risque en sortant. Il l’a bien compris et ne me demande pas de sortir, il a un comportement exemplaire donc tout va bien.

Ce n’est pas trop dur de rester enfermé ?

Non. Je pense que de part mon éducation et les difficultés que j’ai pu vivre durant mon adolescence, je ne suis pas du genre à me plaindre. Il faut prendre le côté positif du confinement et profiter de faire autre chose que l’on n’a pas forcément le temps faire en temps normal. Au final, je suis sorti uniquement pour faire deux fois les courses, et pour faire mes petits footing car c’est mon travail.

« Je m’organise afin de lui proposer un programme varié »

Cela va bientôt faire un mois, tu ne trouves pas trop long le confinement ?

Ce sont les week-ends que je trouve long ! La semaine passe plutôt vite car je l’organise en fonction des cours de mon fils qui est en CP. On passe énormément de temps ensemble pour ça. Et comme on ne reçoit pas toujours les cours de la part de l’école, je m’organise afin de lui proposer un programme varié. Je m’appuie sur la télévision qui passe des programmes notamment sur France 4, des sites spécialisés pour les cours, et puis je crée aussi des exercices ludiques où j’arrive à mélanger l’art et les mathématiques. Je suis content d’avoir ces moments privilégiés avec lui.

Y a-t-il des activités que tu ne faisais pas habituellement ?

Je fais beaucoup de sport dans l’appartement avec lui. On fait du volley, du rugby en s’appuyant sur les meubles et le matériel à disposition. On fait aussi du basket avec des cartons. On fait preuve de créativité ! On a aussi gardé contact avec l’ancien club de mon fils à Lorient qui propose des défis de jonglage ou de dribbles entre des bouteilles de lait.

Comment se passe l’entretien physique ?

Je fais une petite sortie avant 10h où je fais des allers-retours dans la rue en bas de chez moi en faisant attention à rester loin des personnes qui pourraient être présentes. Et pour le reste, les pompes, le gainage, les abdos, je le fais dans ma salle de bain. J’ai aussi un élastique qui me permet de faire du renforcement. Mais je sens que j’ai perdu musculairement. Là on travaille sans connaitre une date de reprise, c’est dur ! Et puis cela va faire bizarre quand on devra remettre les crampons. En tout cas, les terrains me manquent.

Le confinement est arrivé à une période particulière pour toi car tu revenais d’une blessure à la main.

Oui, mon dernier match remonte à décembre face à Guingamp. Là j’étais revenu dans le groupe des 18 et je me sentais de mieux en mieux. Mais mon cas individuel n’est pas important puisque l’enjeu principal était le maintien. En tout cas, j’aimerais rejouer cette saison lorsque les conditions sanitaires le permettront et aider l’équipe à obtenir le maintien.

A 36 ans, penses-tu que cette période peut précipiter ta fin de carrière ?

Si jamais l’idée était de finir en fin de saison c’est sûr que j’aimerais bien rejouer. Mais franchement, je ne pense pas à ça. Quand je m’endors je pense au football et à mes 17 ans de carrière. Ce que l’on traverse actuellement est une page importante de l’Histoire qui nous donnera des souvenirs pour toute notre vie. On verra l’après confinement, si on poursuit ou non la saison, si mon dernier match restera celui contre Guingamp ou non. Mais si cela advient être le cas, je me souviendrais pour toujours que ma fin de carrière était liée à la pandémie du Covid-19.

« Cela risque d’être une boucherie »

Quel œil portes-tu sur la situation au Brésil ?

Ma famille est directement concernée car mes parents sont médecins au Brésil. Ma mère travaille tous les jours à l’hôpital dans des conditions plus difficiles qu’en France car il y a beaucoup moins d’argent et plus de corruption. Je sais qu’elle est en contact de malades du Covid-19 et j’espère qu’il ne lui arrivera rien. Et selon les décisions prises par le Gourvernement, liées à un peu plus de souplesse notamment au sujet du confinement, cela risque d’être une boucherie au Brésil. C’est pour cela que je suis très préoccupé par leur situation et j’essaie de les avoir 2-3 fois par jour.

Pour finir, as-tu un conseil confinement pour s’occuper ?

Je conseille la série Nola Darling sur Netflix que j’ai regardé au début du confinement, et puis j’ai découvert dernièrement le groupe Stew & The Negro Problem.